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Le Geai du Canada habite toute la partie septentrionale du Nouveau-Monde. En hiver, il se montre près des habitations sur la lisière des forêts, pille la cabane du voyageur et du chasseur[1] dans les bois, recueille les restes de pain ou de viande que ces derniers laissent après leur frugal repas, guette le moment où le trappeur vient de tendre ses piéges, pour dérober l’appât. Il se construit un nid de branches et d’herbes sur les pins et pond deux œufs bleus, quelquefois trois ; il vole par couple, emmagasine des fruits dans des arbres creux, et languit en captivité quoique son appétit continue d’être vorace : tels sont quelques-uns des caractères du Geai gris. En traversant la forêt l’hiver, on rencontre souvent ces oiseaux dans les sentiers battus, se posant à terre et faisant entendre un babil constant, sans marquer aucune défiance. Quand le cultivateur les voit, il conclut que la température va s’adoucir ou bien qu’une bordée de neige est imminente. Ce Geai n’a rien pour le recommander, ni chant, ni plumage.

Il a le dos et les ailes d’un gris de plomb sale ; la queue de la même couleur, longue, uniforme et terminée de blanc sale ; l’intérieur des ailes, brun, avec des pointes blanches ; les plumes de la tête sont hérissées et mal disposées ; le front et les plumes recouvrant les narines, aussi bien que toutes les parties inférieures, de blanc brunâtre ; cette couleur entoure le bas du cou comme un collier ; partie du sommet et du derrière de la tête, noire ; le bec et les jambes, noirs ; l’œil, noisette foncé ; tout le plumage du dos est long, abondant, hérissé, comme pour le protéger contre la rigueur du froid.

Longueur totale, 11 pouces ; envergure, 15.


  1. Cet oiseau est si peu défiant, que le chasseur le prend au moyen d’une attrape qu’il lui tend avec ses raquettes suspendues sur des petites branches.