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LA MÉSANGE À TÊTE NOIRE.[1]
(Chicadee — Black-capped Titmouse.)


« Je suis le compagnon
Du pauvre bûcheron.



Je le suis en automne
Au vent des premiers froids ;
Et c’est moi qui lui donne
Le dernier chant des bois. »

(L’Oiseau.)


Voilà un oiseau bien connu de tous.

« Qu’es-tu ? » repète l’enfant, après son amie la Mésange à tête noire, dont le cri ressemble à ses mots. Active, allègre, querelleuse, presque à l’épreuve du froid, la Mésange n’est jamais plus gaie que lorsque la température est si froide que l’homme regagne à la hâte son toit hospitalier. Son parcours s’étend jusqu’à la Baie d’Hudson. Sa chansonnette est plutôt un doux gazouillement qu’un chant proprement dit. Elle fréquente le voisinage des habitations l’automne et l’hiver, temps où elle quitte les bois francs, pour se nourrir de la graine des pins. Les Pics minulles, les Grimpereaux, les Nuthatches, tels sont ses compagnons de voyage : l’analogie des habitudes établit des rapports d’amitié et crée une véritable entente cordiale entre ces oiseaux. En mai[2] elle s’approprie le trou creusé dans un arbre par un Pic ou par un écureuil ; quelquefois même avec une rare assiduité,

  1. No. 290. — Parus atricapillus. — Baird.
    Parus atricapillus.Audubon.
  2. M. Nairne, seigneur de la Malbaie, signale un fait si extraordinaire sur le compte de ces oiseaux, que nous lui en laisserons la responsabilité. C’est la découverte, à la Malbaie, le premier février 1858, d’un nid de Mésanges dans un arbre que ses employés abattirent dans la forêt ; trois jeunes oiseaux tombèrent sur la neige où le froid les fit bientôt mourir. Les bûcherons les emportèrent à M. Nairne, qui certifie le fait de la manière la plus positive : ceci nous paraît sans précédent en Canada. — (Note de l’auteur.)