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LE BALTIMORE.[1]
(Baltimore Oriole.)


Ce bel oiseau au plumage jaune et noir, a emprunté son nom, dit Wilson, de lord Baltimore, jadis grand propriétaire du Maryland, dont la livrée officielle était le jaune et le noir. On rencontre le Baltimore du Brésil au Canada ; il est fort commun le printemps, dit M. McElraith, dans les bois et les vergers autour de Hamilton. « Son ramage fort intéressant par sa naïveté, sans égaler le chant de la Grive rousse, est comme la mélodie du garçon de ferme qui siffle pour s’amuser. » Sa note d’alarme est bien différente. Il construit pour sa couvée future un superbe réduit suspendu ; ce nid se compose de mousse, de coton et autres matériaux ; dans les latitudes chaudes, ce nid regarde vers le nord-est, comme protection contre les grandes chaleurs ; il le place d’ordinaire dans les vergers, c’est une vraie merveille de solidité. Les œufs sont au nombre de cinq, blancs avec une petite teinte couleur de chair, marqués au gros bout avec des points pourpres et sur le reste avec des longues lignes qui s’intersectent. Le Baltimore se nourrit de coléoptères, d’insectes ailés, qu’il attrape dans les arbres : il se suspend par les pieds et s’allonge le corps pour aller chercher le scarabée sous la feuille ; ses mouvements dans les arbres sont remplis de grâce et d’agilité.

Le Baltimore n’acquiert ses brillantes couleurs qu’à sa troisième année ; la femelle a une livrée brune moins éclatante. Avant de quitter le nid, les jeunes s’y cramponnent à l’extérieur, avec la même facilité que les jeunes Pique-bois, entrent et sortent plusieurs fois, comme pour s’accoutumer. Leur migration se fait de jour ; leur vol est en ligne droite à une grande hauteur au-dessus des arbres : ils s’abattent au coucher du soleil, chantent un peu,

  1. No. 415. — Icterus Baltimore. — Baird.
    Icterus Baltimore.Audubon.