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La femelle, d’une taille moindre que le mâle, lui ressemble fort. Le brun foncé prédomine chez elle, ainsi que sur la tête et sur le cou du mâle ; les parties inférieures sont plus claires, ainsi que le bout des plumes et des couvertures alaires supérieures.



L’ÉTOURNEAU AUX AILES ROUGES. — LE CAROUGE COMMANDEUR.[1]
(Red-winged Starling. — Officer Bird.)


Cet oiseau a été improprement classé parmi les Étourneaux, avec lesquels il n’a d’autre analogie que de voyager en bandes très nombreuses et de faire société de temps à autre avec eux ainsi qu’avec les Goglus. C’est là une des espèces que les cultivateurs de la Georgie et autres États du Sud, ont vouées aux gémonies, par suite des ravages épouvantables que ces oiseaux font au temps des moissons. On devrait au moins leur tenir compte de la quantité infinie d’insectes nuisibles à l’agriculture qu’ils détruisent dans le cours d’une saison. Wilson en suppute le nombre après un calcul soigné à plusieurs millions. L’Étourneau hiverne dans le sud des États-Unis (qu’on nous pardonne cet anachronisme) par milliers.

Il bâtit son nid tantôt sur des aulnes, tantôt dans des endroits marécageux. Des herbes molles, du crin, telles sont les substances employées pour tapisser l’intérieur du nid ; les œufs sont au nombre de quatre à six, d’une forme ovale, bleu clair et tacheté de noirâtre. Malheur à celui qui approche trop près du nid, pendant le temps des œufs ; le mâle s’élance à la rencontre de l’intrus, vomit des malédictions sur sa tête en notes bruyantes et plaintives. Audubon voyageant l’automne

  1. Au moment où nous écrivons, nos voisins n’ont pas encore donné au quartier général de l’esclavage les honneurs du baptême.