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Kentucky : nous le croyons plus répandu dans l’ouest du Canada et aux États-Unis. Il niche à terre dans ses quartiers d’été, et pond cinq ou six œufs d’un jaune roussâtre. De même que les alouettes, il ne chante qu’en se soutenant dans les airs.

Longueur, 6.8l9 ; longueur de l’aile, 3.10l12.



LE SIZERIN.[1]
(Lesser Red Poll.)


Le Sizerin porte plusieurs noms en Canada : les paysans lui en donnent un fort peu euphonique, à cause de son habitude bien connue de recueillir sur la neige en hiver ce qui tombe des chevaux.

C’est un oiseau fort gai, fort alerte, fort ressemblant au Sizerin d’Europe et que les plus grands froids ne déconcertent nullement ; sans méfiance, il permet qu’on l’approche de très près. Il couve dans le nord du continent, et place dans un petit arbre son nid formé d’herbes sèches, de fragments de laine, le tout garni à l’intérieur de plumes ; la ponte est de quatre œufs blancs, parsemés de taches rougeâtres. Les Sizerins et les Oiseaux blancs s’assemblent le printemps et l’automne par bandes, se posent près des granges ou sur les endroits où la neige a disparu à la fin de l’hiver, et sont alors capturés en grand nombre : une traînée de graines de foin ou de balle est jetée sur la neige ; le garçon de ferme se blottit avec son vieux fusil derrière l’angle de l’écurie, et avec une forte charge de cendrée, il porte la mort dans la troupe qui ne quittera l’appas que pour se percher sur le chaume du toit ; puis elle reviendra quelques moments plus tard par milliers à l’endroit même où le carnage vient d’avoir lieu, tant le Sizerin est peu défiant et ami

  1. No. 320. — Aegiotus linaris. — Baird.
    Linaria minor.Audubon.