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« La femelle ne diffère du mâle qu’en ce que sa couronne est d’un jaune moins vif et bordée d’un noir terne. Les jeunes ont le dessus de la tête d’un jaune roux, frangé de noirâtre ; le dessous du corps d’un blanc sale, grivelé de brun ; le dessus, de cette dernière couleur et moucheté de roux : ces mouchetures sont la livrée de presque toutes les Grives dans leur premier âge. »



LA GRIVE DES BOIS — LA FLÛTE.[1]
(Wood Thrush.)


Cette Grive, bien connue aux États-Unis et au Canada, sous le nom de Wood Thrush, peut, avec la Grive Rousse et l’Ortolan de riz ou Goglu, être comptée au premier rang de nos chantres ailés. « Ses chants d’amour qui descendent le matin et le soir de la cime des grands arbres, dès les premiers soleils, sont la vraie harmonie printanière des forêts. J’ai souvenance aujourd’hui, dit Toussenel, comme des heures les plus roses et les mieux employées de ma première jeunesse, de celles que j’ai passées à entendre cette Grive dans les grands bois, par ces douces soirées de mai, au temps où le deuil est encore aux rameaux dépouillés des hêtres, mais où déjà la séve d’amour circule activement dans les veines de tout ce qui a vie, où de larges bouffées d’air tiède saturé de senteurs mielleuses s’exhalent par intervalles du sol et trahissent le travail souterrain du printemps. »

Presque tous nos oiseaux se taisent dès qu’ils ont des jeunes ; la Grive des bois presque seule, entre tous, continue soir et matin de faire entendre, jusqu’en août, son joli ramage, sa voix flûtée et liquide. Cette Grive diffère entièrement par ses habitudes de la Grive d’Europe renommée pour

  1. Grive tannée de Vieillot. Turdus melodus de Wilson.
    No. 148. — Turdus Mustelinus. — Baird.
    Turdus Mustelinus.Audubon.