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taillis du Mont-Royal qui domine la grande cité. Il est plus rare dans le District de Québec. Il émigre l’automne, vers les États du sud, sa véritable patrie.

« Il a le bec, l’iris, le front et le sinciput noirâtres, le reste de la tête, le cou et le corps d’un gris cendré ; cette teinte se rembrunit sur les ailes et sur la poitrine, elle s’éclaircit sur la gorge et sur le ventre. Les couvertures inférieures de la queue sont rougeâtres et les pennes noires : celle-ci est un peu étagée ; les pieds sont bruns. »

Dimensions du mâle, 9 × 12.

La femelle ne diffère du mâle qu’en ce qu’elle a le sommet de la tête d’une nuance moins foncée ; les jeunes lui ressemblent.



LA GRIVE SOLITAIRE.[1]
(Hermit Thrush.)


Cette Grive n’a aucun ramage : elle jette de temps à autre le printemps un petit cri aigu. Nous ne l’avons pas remarquée dans le Bas-Canada ; elle est fort commune à l’ouest de la Province, à Hamilton, par exemple. Comme bien d’autres habitants de nos forêts, ses habitudes nous sont inconnues : espérons que le désir qui se manifeste de jour en jour de connaître la Faune de notre pays, la tirera de l’obscurité. Elle se nourrit de baies et de fruits ; on devrait la rencontrer dans les savanes et dans les endroits marécageux.

Le nid se compose d’herbes fortes, à l’extérieur, et de crin et d’herbes fines à l’intérieur : point de boue pour la coque du nid tel que les autres Grives en usent. Les œufs sont au nombre de quatre, d’un bleu pâle et verdâtre, tachetés d’olive, surtout au gros bout. Au premier abord, on prendrait cette Grive pour la Grive des bois ; mais sa taille est plus petite ; elle ne chante pas et vit solitaire comme

  1. Turdus Pallasi. — Baird.
    Turdus solitarius. — Audubon.