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à l’esprit le plus vulgaire dans la grande classe des oiseaux. On serait même tenté, au premier coup-d’œil, d’admettre que ces êtres ont été l’objet d’une prédilection toute spéciale à laquelle ils doivent l’avantage de leur organisation. L’appareil locomoteur qui leur donne pour domaine la terre, le ciel et les eaux ; leur repos même, dont le mécanisme n’est pas moins admirable que celui de leurs mouvements ; leur respiration, source abondante de chaleur et d’énergie, et puissant auxiliaire du vol et de la natation ; la perspicacité de leur vue qui s’accommode merveilleusement à la distance et à la petitesse des objets ; la fabrication industrieuse de leurs nids ; les minutieuses précautions, la vigilance infatigable, l’héroïque dévouement de la femelle, avant et après l’éclosion (génie de l’amour maternel qui veille à la conservation de l’espèce dans l’insecte comme dans le vertébré, et qui a fait dire si heureusement que le cœur d’une mère est le chef-d’œuvre de la nature) ; les allures vives et légères, le plumage varié à l’infini, les cris d’appel et les chants d’amour de ces hôtes aériens, qui vivifient par leur présence nos jardins et nos campagnes, et sans lesquels les prés, les forêts, les rivages n’auraient à nos yeux que des beautés incomplètes ; enfin leurs migrations périodiques, dont l’objet principal est l’alimentation qu’ils vont chercher dans des régions lointaines, à travers les solitudes des continents et des mers, sans autre guide que leurs instincts ; tout, chez les Oiseaux, est propre à charmer les méditations du philosophe et les rêveries du poète, aussi bien que la curiosité du naturaliste. »