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qu’elles sont difficiles à toucher. Mes amis, tirez des noix en l’air, cela est plus difficile encore, et respectez ces aimables oiseaux. Songez que chaque coup qui porte tue deux Hirondelles, la dernière par un supplice affreux. »



L’HIRONDELLE ROUSSE.[1]
(Barn Swallow.)


Cet oiseau suspend son nid aux poutres ou au toit d’une maison : la coquille en est composée de boue détrempée ; la terre glaise ou argilaceuse est préférée ; l’intérieur est doublé de foin saupoudré de plumes molles ; les œufs sont au nombre de cinq, blancs, tachetés d’un blanc roussâtre ; l’écaille en est transparente et couleur de chair. Ils élèvent deux couvées dans la saison ; la première quitte le nid vers la fin de juin, la seconde vers le 10 août. Souvent on compte au delà de cent nids sur un seul pan de muraille : quoique les nids se touchent, tout se règle avec ordre et sans querelle. Dès que les petits sont en état de voler, les parents les encouragent à quitter le nid, en volant çà et là et faisant entendre de petits cris : après quelques jours de tentatives de vol, les petits se hasardent à quitter la grange, et leurs parents les conduisent à des arbres ou sur le bord d’un étang où la nourriture leur est abondante. Des fois, ils s’élèvent dans les airs et reçoivent de leurs parents l’insecte qui doit les nourrir. Vers le milieu du mois d’août les préparatifs du départ ont lieu : réunies en bande nombreuse sur le toit, elles becquettent et lissent leur plumage et gazouillent une douce mélodie. Elles continuent à émigrer chaque jour vers le coucher du soleil, se dirigeant vers le Sud : Wilson pense qu’elles hivernent dans les pays au sud du Golfe du Mexique. L’Hirondelle rousse a sept pouces de

  1. No. 225. — Hirundo horreorum. — Baird.
    Hirundo rustica. — Audubon.