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pour que la terre eût le temps de sécher et qu’il me fût possible d’enlever le nid sans le briser. J’y trouvai l’oiseau mort sur ses œufs ; l’orifice du nid était obstrué par une masse de terre ayant à peu près le volume et la forme d’un œuf de Poule. »

Le même fait s’est reproduit dans la ville de Trois-Rivières : nous le tenons d’une personne dont la véracité est hors de toute atteinte.

Des naturalistes ont prêté à l’Hirondelle des habitudes qui certes ne furent jamais les siennes. Gilbert White[1] a consacré plusieurs chapitres de ses intéressantes lettres à prouver que les Hirondelles pendant l’hiver se réfugient dans des arbres creux ou dans de vieilles tours en ruines pour y séjourner jusqu’au retour de la belle saison, dans une somnolente léthargie. D’autres ont prétendu qu’elles s’enfoncent sous l’eau des lacs, pendant les rigueurs de l’hiver : il n’a fallu qu’un peu de sens commun pour faire évanouir ce conte ridicule.



L’HIRONDELLE NOIRE DE CHEMINÉE.[2]
(Chimney Swallow.)


Cette Hirondelle, que Vieillot appelle acutipenne, et Wilson, Chimney Swallow, parce qu’elle fait son nid dans les cheminées, préfère les campagnes aux grandes villes. « Elle niche dans les cheminées des habitations rurales et construit son nid avec une industrie particulière. Elle établit d’abord une espèce de plateforme composée de petites branches sèches et de broussailles, liées ensemble avec une gomme ou glu distillée de deux glandes qui se trouvent chaque côté de la tête de l’oiseau. Ces matériaux sont quelquefois en si grande abondance qu’ils obstruent le passage de la cheminée, et l’oiseau se soutient dans ce travail en appliquant les

  1. Natural History of Selborne.
  2. No. 109. — Chaetura Pelasgia. — Baird.
    Chaetura Pelasgia. — Audubon.