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L’Oiseau-Mouche[1] Géant, du Brésil, est de la grosseur d’une hirondelle : d’autres groupes nouvellement découverts lui sont un peu inférieurs en volume, tandis que les pygmées de l’espèce sont presque aussi petits que l’abeille sauvage. La nature s’est plu à diversifier les formes et l’organisation de ces êtres : les uns sont débiles dans leur structure, d’autres forts et vigoureux ; cette variété aura un bec long, fin et délié tandis que cette autre sera munie d’une trompe courte, recourbée et vigoureuse ; les uns portent de longues queues, leurs tarses sont ornés de mitasses d’un duvet soyeux ; chez d’autres, absence totale de ces particularités. Il est bien constaté aujourd’hui, que la nourriture principale de l’Oiseau-Mouche se compose d’insectes, et que le nectar des fleurs lui sert de breuvage seulement. Leur longue langue fourchue leur sert à une multiplicité d’usages. Certains groupes habitent presque en entier la zone tempérée de l’Amérique, tandis que d’autres n’ont un parcours géographique que très limité. Les uns séjournent sous le tropique, d’autres fréquenteront un frais bocage, dans un vallon, à plusieurs mille mètres au-dessus du niveau de la mer. Un des princes de l’espèce, le Polytmus fort gros, ayant une livrée d’un vert ravissant, avec un diadème noir comme l’ébène et une longue queue, ne se rencontre qu’à la Jamaïque. Il est plus que probable que chaque île produit une variété qui ne se trouve pas dans l’île voisine ; dans ces contrées, il n’est pas rare de voir cent individus dans le cours d’une matinée, becqueter aux mêmes fleurs.

« Partout, dit un naturaliste américain, où une vigne grimpante ouvre sa tige odoriférante, partout où une fleur épanouit sa corolle, peut-on voir ces petits oiseaux. Ils voltigent gaiement, dans un jardin, dans la forêt, au-dessus du cours de l’onde, les uns fort gros, d’autres plus petits que l’Abeille qui occupe simultanément le pétale voisin. Un moment,

  1. Cassin.