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et chaque vêtement en indique les diverses époques, depuis leur naissance jusqu’à leur état parfait. Le nombre de ces changements n’est pas le même chez toutes les espèces, et ils ne s’effectuent pas en même temps ; cela dépend du terme assigné à chacune pour se parer des couleurs qui ne laissent plus de doute sur les sexes : ces couleurs sont, lors de l’accouplement, plus distinctes chez les mâles que chez d’autres. La plupart se revêtent de la robe nuptiale dès leur première année ; et quelques-uns ne la prennent que deux et même trois ans après leur naissance ; tous la conservent dans le temps des amours et la quittent à la mue, pour se recouvrir de leur plumage d’hiver : la différence de ces vêtements se saisit facilement dans un grand nombre d’oiseaux. C’est sous le vêtement d’hiver que tous ceux qui émigrent se mettent en route, et qu’on les voit dans le sud ; alors leur ramage est enroué, faible et sans expression ; mais à leur départ des pays chauds ou pendant le voyage, leurs couleurs deviennent plus nettes et plus brillantes ; ce changement se fait chez les uns sans muer, et chez les autres après une mue complète. Leur chant n’acquiert qu’à cette époque sa clarté, sa force, son étendue ; dès qu’il est parvenu à sa perfection, il indique celle du plumage, et il annonce que ces oiseaux ont la faculté de s’apparier. »

Les Passereaux composent l’ordre le plus nombreux, le plus varié et le plus intéressant.