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cherchent à la lueur des flambeaux. Son épouse s’arrache les cheveux et fait retentir l’air de ses gémissements. Bientôt elle sort de son palais et parcourt éperdue les campagnes latines. Pendant six jours et six nuits, on la vit errer au hasard à travers les montagnes et les vallées, oubliant le sommeil et la nourriture. Le dernier jour, elle reposa ses membres exténués sur le frais rivage du Tibre ; là, par des chants plaintifs, elle exhalait ses douleurs, et, comme le cygne mourant qui chante ses funérailles, sa voix expirante formait encore des sons mélodieux. Enfin son corps se fondit en eau, et se dissipa en vapeur légère. Les muses ont voulu perpétuer la mémoire de cette épouse infortunée, et le lieu de sa mort porte encore aujourd’hui le nom de Canente. »