Page:LeMoine - Ornithologie du Canada, 1ère partie, 1861.djvu/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

habitants des campagnes, nous y avons semé souvenirs classiques, anecdotes piquantes, citations historiques, nous efforçant de saupoudrer le tout de ce parfum littéraire, de cet arôme de bonne société, nécessaire à toute œuvre que l’on veut rendre viable.

Au moyen des portraits daguerréotypés des espèces, empruntés à Vieillot, à Audubon et à Wilson, le Volume pourra aussi servir de livre de texte. Notre tâche nous a été quelquefois facilitée par l’emploi des élégantes traductions que Le Maout nous a fournies de quelques-uns des beaux passages des naturalistes américains, bien que souvent l’écrivain français les incorpore dans le texte de son ouvrage, comme s’ils lui appartenaient en propre. En histoire naturelle, il ne faut pas se faire illusion : tel croit admirer dans Audubon qui écrivait en 1844, un passage original, qui ne fait que lire le commentaire d’un thème brodé par Chs. L. Bonaparte, lequel publiait son Histoire naturelle en 1838. Le prince de Musignano de son côté emprunte souvent de Wilson, dont les œuvres parurent en 1814, et Wilson corrige et amplifie Vieillot qui écrivait en 1807, lequel a puisé une grande partie des matériaux de son admirable traité[1] dans Edwards, Catesby, Bartram, Latham et autres, ses devanciers.

À part les résultats magnifiques d’Audubon, quelques vieilles erreurs dévoilées, quelques nouvelles espèces ajoutées à la Faune de l’Amérique, voilà ce que chacun de ces écrivains peut réclamer et, malgré le nombre des moissonneurs dans le

  1. Les Oiseaux de l’Amérique septentrionale.