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y attraper le grand papillon de nuit), le fusil à la main, traversent fleuves et rivières, tantôt sur un frêle canot, tantôt à la nage, comme Wilson et Audubon l’ont souvent fait, et reviennent chargés de dépouilles opimes.

Nulle expédition militaire n’est organisée, nulle exploration scientifique n’est mise sur pied par le gouvernement fédéral, sans recevoir des ordres formels de conserver et de faire transporter au Smithsonian Institution, aux frais de l’État, oiseaux, animaux, minéraux et autres objets, pour y être examinés et classifiés par les savants professeurs Henry, Baird et autres. Les procédés de ce corps se publient annuellement aux dépens du gouvernement.

Malgré les découvertes de Wilson, de Bonaparte, son continuateur, et du regretté Audubon, dont la noble figure est encore fraîche dans le souvenir de bon nombre d’entre nous, pendant son séjour à Québec, malgré, disons-nous, les travaux extraordinaires de cet homme de génie qui semblait avoir dit le dernier mot sur cette science, le Smithsonian Institution a su ajouter 200 nouvelles espèces à celles mentionnées par Audubon, comme suit :

Oiseaux de l’Amér. du N. classifiés par Wilson en 1814, 283
Oiseaux de l’Amér. du N. classifiés par Bonaparte en 1838, 471
Oiseaux de l’Amér. du N. classifiés par Audubon en 1844, 506
Oiseaux de l’Amér. du N. classifiés par Smith. Inst. en 1858, 716

N’est-il pas étrange que des villes européennes telles que Londres et Édimbourg,[1] aient des

  1. Un jeune compatriote M. J. Maxham, de Québec, élève de médecine de l’Université d’Édimbourg, nous écrit qu’il passe une partie de ses loisirs au musée de l’Université, lequel contient une superbe collection d’Oiseaux du Canada, qu’il n’avait pas remarqués à Québec. Ainsi si vous désirez acquérir des connaissances sur la Faune du Canada, allez à Édimbourg !!!