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LES RUES DE QUÉBEC.
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Grande-Bretagne ont attaché un canot à la rampe de ce quai ! Jacques-Cartier, Champlain, Nelson, Bougainville, Cook, Vauclain, Montgomery, ont tour à tour foulé cette pittoresque plage surplombée par le Cap aux Diamants. Depuis près d’un siècle, la rue qui porte le nom vénéré du fondateur de Québec, la rue Champlain, oublieuse de ses anciennes traditions gauloises, est le quartier-général, exclusif presque, de notre population Hibernienne. Une lugubre planche peinte en noir et en blanc, suspendue aux saillies du Cap, marque l’endroit où l’un de leurs compatriotes, le général Richard Montgomery, avec ses aides-de-camp Cheeseman et McPherson, recevaient le coup de grâce pendant une tempête de neige, vers 6 heures du matin, — le 31 décembre 1775. Cette malencontreuse matinée pour nos amis les ennemis, le poste était gardé par des miliciens, MM. Chabot et Picard ; le capitaine Barnesfare, marin anglais, avait pointé le canon ; Coffin et le sergent McQuarters le tirèrent. À l’extrémité Est était, selon MM. Casgrain et Laverdière, le tombeau de Champlain. M. S. Drapeau dit qu’il n’en est pas sûr. Adhuc sub judice lis est.

Un peu à l’ouest est le Cap Blanc, habité par un petit groupe de Canadiens-Français : près de là fut lancé le premier navire bâti à Québec, en 1667 ;[1] le drapeau blanc flottait alors aux bastions du Cap aux Diamants.

La rue Champlain court presque jusqu’au Cap Rouge, une distance de six milles. Pendant l’hiver, les incidents les plus marquants sont : les éboulis sur les toits de quelque avalanche des flancs du Cap — quelquefois mort s’en suit : la pose de la quille d’un grand navire dans les chantiers de MM. Gilmour, Dinning, Baldwin etc. Ce qui remet la joie au cœur des pauvres charpentiers en grève, dont les blanches chaumières se groupent le long de la côte. Excepté pendant les mois d’été, où les équipages des nombreux navires en chargement le long des estacades, dansent et chantent dans les estaminets, l’année s’écoule paisible. Aux grands

  1. Relation de 1667 — Histoire de la Colonie Française. Tome III, page 256.