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LES RUES DE QUÉBEC.

la partie de la rue Saint-Joseph où elle reçoit les rues Saint-François et Saint-Flavien. Ces édifices paraissent avoir été les premiers qui aient été élevés sur l’emplacement occupé par la Haute-Ville. » La rue Sainte-Famille tire son nom de son voisinage de l’église paroissiale de Québec, dont le titre comme cathédrale était l’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie, mais qui fut plus tard érigée en paroisse sous la vocable de la Ste. Famille. Le nom de rue Saint-Flavien fut donné à cette rue, lors de l’établissement de la fête des SS. martyrs Flavien et Félicité, dont les reliques ont été données à la cathédrale par Mgr de St. Valier. À cette époque reculée, il ne pouvait y avoir que des sentiers étroits, des avenues irrégulières suivant les détours de la forêt. Ces sentiers s’aplanirent, s’élargirent avec le temps. Champlain et Kirtk s’occupèrent peu de la voirie. On n’avait pas encore pensé aux Grands-Voyers, en la Nouvelle-France.

Un des premiers soucis du gouverneur de Montmagny, après avoir fortifié la place, fut de faire préparer un plan de la ville, d’aligner et d’élargir, de redresser les rues ; certes, ce n’était pas sans besoin. S’il eût poussé encore plus loin cette utile réforme, il aurait épargné à notre municipalité bien des ennuis, au public bien des embarras. Quoiqu’il en soit, on avait, le 17 novembre 1623, pratiqué une descente à la Basse-Ville, moins dangereuse que celle qui existait déjà.

L’été, l’on voyageait par eau, d’ordinaire en canots d’écorce ; l’hiver, on avait recours aux raquettes. À quelle année remontent les voitures à roues ? C’est ce qu’il nous a pas été donné de découvrir. Le premier cheval, destiné au gouverneur de la colonie, arriva de France en 1648. Son Excellence l’employait-il comme cheval de selle seulement ? ou bien, quand il allait, au jour de l’an, saluer les Jésuites, les bonnes Dames Ursulines, leur porter leurs étrennes[1], se faisait-il mener en carriole, et en calèche pendant la belle saison ? Voilà encore un point pour nos antiquaires.

  1. Les étrennes consistaient en vin d’Espagne, tourtières, chapons, livre de piété, etc., d’après le Journal des Jésuites.