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pointe même au sein de la basse-cour, pour y enlever la poule couveuse sur son nid, l’oie domestique au bord de l’étang, même l’agneau nouveau né, bondissant auprès de sa mère.

On le prend au piège ; mais, il faut savoir habilement dissimuler l’appât : car, comme dit le peuple, monsieur est « fin comme un renard. »

Les naturalistes comptent à peu près douze espèces de renards : l’Amérique du Nord en réclame cinq :

1. Le renard roux (Vulpes Fulvus) et ses variétés : le renard noir, le renard gris argenté, le renard croisé du Canada.

2. Le renard arctique (Vulpes Lagopus) indigène aux régions polaires, à la Baie d’Hudson, au Labrador, à la Sibérie : son parcours ne s’étend pas à nos latitudes.

3. Le renard gris (Vulpes Virginianus) natif des États du Sud ; il est douteux qu’il ait été vu au Canada.

4. Le petit renard (Vulpes Velox) fort ressemblant au renard roux, mais de moitié de sa taille : indigène aux prairies à l’est des Montagnes Rocheuses et aux plaines de la rivière Colombia.

5. Le renard Jackall (Vulpes Utah) plus grand que le renard roux : il a la gorge et le ventre noirs, et les parties supérieures du corps, gris-brun. On le trouve aux Montagnes Rocheuses. Il pénètre peut-être dans notre territoire.

Malgré la haute autorité d’Audubon, quelques écrivains éminents sont d’avis que le renard noir et le renard roux ne sont pas des variétés du même animal : que le renard roux, importé de la Grande Bretagne, par Lord Baltimore et autres premiers colons du Maryland et par le Col. Guy Carleton, plus tard Lord Dorchester, notre bien aimé Gouverneur-Général, était inconnu en Amérique avant l’ar-