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LE CARIBOU DES BOIS

(TARANDUS HASTILIS.)


Malgré l’opinion des compilateurs du Canadian Naturalist pour l’année 1857, je ne puis me refuser d’assigner au Canada deux variétés de cariboux, d’abord le Caribou des Bois, très répandu en ce pays et dont je parlerai plus au long ; puis, son congénère du Nord, le Caribou des Champs (tarandus arcticus), bien moins commun. Nos chasseurs, toutefois, qui, chaque hiver, parcourent les terrains de chasse, en arrière de la Baie St-Paul, rapportent de temps à autre sa dépouille. Le Caribou des Champs est un diminutif animal, joli, brun en été, blanchâtre en hiver, encore plus petit que le chevreuil. Parvenu à sa grosseur et gras, il pèse tout au plus de 90 à 120 livres, tandis que son congénère, le Caribou des Bois, adulte, atteint 300 livres, en pesanteur. Le bois est palmé près de la tête ; il se renouvelle chaque année : mâle et femelle le portent. Sa patrie chérie, c’est l’extrême nord du continent, le pays glacé de la gelinotte et de l’Esquimau. Les Indiens en font des massacres incroyables ; une seule famille en détruira jusqu’à deux ou trois cents, dans l’espace de quelques semaines, au moyen de fosses creusées, de lacets tendus, de flèches ; quelquefois pour en