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contre les mouches et la chaleur, et cela, la nuit aussi bien que le jour.

Pendant ces ablutions, les femelles cachent soigneusement leurs faons dans les halliers impénétrables aux mâles, à cause de leurs longues cornes à cette saison ; autrement, les vieux mâles les détruiraient. En septembre, l’orignal mâle devient féroce et quitte les lacs et les plaines, pour les hauteurs. C’est le temps de l’accouplement qui dure deux semaines : lorsqu’il à lieu, sa crinière se dresse, se hérisse, comme celle d’un lion ; ses allures inspirent alors l’effroi. L’Orignal se trouve dans la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Labrador, l’État du Maine, sur les deux rives du Saint-Laurent, plus bas que Québec, et à l’ouest de cette ville, sur les rives nord du Saint-Laurent et de l’Ottawa, jusqu’au lac Témiscaming, au nord-ouest jusqu’à l’embouchure de la rivière MacKenzie, sur la mer glaciale, latitude 69°. Nos chasseurs de Québec aiment surtout à explorer, pour ce grand gibier, les hauteurs des terres, en aval de la Baie Saint-Paul, connues comme les Jardins.




    est allé retrouver sa hutte et son indienne et reprendre son genre de vie favori au milieu des bois, ne s’étant donné d’autre luxe que celui d’un nouveau vêtement en peau de bouc. On affirme que Leroyer s’endort chaque nuit sur un oreiller de $30,000 en or.

    Nos lecteurs ont sans doute facilement reconnu dans le portrait ci-dessus, l’un des principaux témoins dans le procès au criminel de l’affaire Sougraine. Tout Québec a pu voir alors Leroyer avec sa sympathique et énergique figure de coureur des bois et sa longue chevelure. — (Le Canadien, 1 mars, 1887.)