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paysages canadiens. Tout vif appréciateur qu’il soit des merveilleuses toiles des grands maîtres, il a trouvé moyen de grouper à côté de ces chef d’œuvre de l’art, des dessins, mille croquis de chasse et de pêche en Amérique, dans l’intérieur de sa jolie villa, à Georgetown, près Washington ; sa ligne, ses mouches, son pinceau ont fait connaissance avec les estuaires, les rivières, les lacs les plus renommés du continent entier.

Parmi les postes enviés, que M. Lanman a occupés dans sa patrie, l’on cite celui de secrétaire privé de l’Hon. Daniel Webster, dont il devint plus tard le sympathique biographe. Ceci lui fournit l’occasion d’accompagner l’éminent homme d’État et son camarade de pêche, Sir John Crampton, alors ambassadeur anglais à Washington, dans maintes expéditions de pêche, à Little Rock, sur le Potomac, sous la conduite d’un guide fameux, Joe Payne, célébrité locale pour les pêcheurs du Potomac, aussi en renom que Siouï et Gros Louis l’étaient, jadis, pour les pêcheurs de truite du Lac St-Charles. Il se plaît à retracer ses frétillantes pêches, sur le Jacques Cartier, au temps ou Déry et Trépanier en accaparaient le poisson pour le marché de Québec.

« Voyez, dit-il, à un demi-mille du pont de Déry, en remontant la rivière, à travers d’affreux rapides, le paisible bassin ou réservoir, dénommé l’Hôpital, parce que le saumon, chaque été y séjourne quelques jours, comme pour se remettre de sa fatigue, à franchir les neuf milles d’ondes tumultueuses entre cet endroit et le fleuve St-Laurent ; puis, voilà la Chute — le roc Everett — la noire et tranquille nappe d’eau, avoisinante, encadrée de crans — le Black Rock » — sites pittoresques où sa ligne de pêcheur, sa plume de littérateur et son crayon d’artiste se sont tour-à-tour exercés.

Il clôt son récit par une agréable réminiscence où un