Page:LeMoine - Chasse et pêche au Canada, 1887.djvu/246

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

poisson de toute la côte nord, la rivière Moisie exceptée ; on peut aller pêcher le saumon dans un de ses tributaires, à dix lieues de son embouchure, sur sa rive gauche. Il se tient dans une multitude de bassins, dont le dernier est à une demi-lieue de la chute ; à dix ou douze lieues plus bas, vous rencontrez la rivière Mistassini, cours d’eau peu important et peuplé de saumons de moyenne grandeur, fort agréable à prendre. Ensuite vient la rivière Betsie ou Sheldrake. Puis, vous rencontrez la rivière Godbout, la Moisie ; aussi les rivières Watscheshoo, Washicootai, Alomonoshebo.

Vous pourriez faire comme j’ai fait moi-même, traverser à l’Île d’Anticosti : vous y visiterez les grands phares, sans oublier de jeter un coup d’œil sur la maison et la plage où vous trouverez encore vivace le souvenir de Gamache, le légendaire pirate du Saint-Laurent. Les rivières au Saumon, à la Loutre, Jupiter, à la Chaloupe vous fourniront d’agréables et fructueuses pêches. Rien de plus fortifiant qu’un séjour de quelques semaines au bassin de Gaspé et dans les environs ! Quelles magnifiques truites de mer n’ai-je pas moi-même prises à l’embouchure des rivières de Gaspé, des barachois de Douglastown, de la Malbaie ? Elles variaient en pesanteur d’une livre et demie à trois livres et demie.

Je ne puis terminer cette esquisse sans vous avertir que vous ne devez pas partir sans prendre un attirail complet de pêche : couvertes de laines, paletots, chemises de flanelle, pardessus en caoutchouc, gants forts, tente pour camper, casque d’hiver, et une multitude d’autres effets dont vous devrez vous munir ; vous rappelant que, sur la côte nord du golfe, les nuits et les jours sont, même pendant la belle saison, souvent froids à l’excès.