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L’on a réussi, de cette sorte, à éloigner le gibier des villes et à le refouler aux îles solitaires du bas du fleuve, aux côtes inaccessibles de la baie d’Hudson, où il se rencontre encore en nombre prodigieux. C’est par ces impitoyables tueries, en tout les temps de l’année, que nos voisins ont réussi à exterminer le saumon dans l’Hudson, le dernier saumon ayant été capturé, il y a plus de cinquante ans.

L’espace me manque pour noter les endroits de chasse autour de Québec. Le Bas-Bijou est à peu près épuisé ; Château-Richer et Sainte-Anne ne fournissent que rarement leurs 4,000 bécassines des temps passés. La bécasse est plus rare, à la côte à Bonhomme, aux Salines, à la baie du Febvre[1]. Saint-Joachim donne moins d’outardes que par le passé. Les tourtes, jadis, si nombreuses qu’on les tirait, en 1814, sur les glacis de Québec, ont presque disparu ; il faut aller dans le district de Niagara ou au Kentucky pour les retrouver.

  1. Voilà encore un endroit, où la loi de chasse s’est fait favorablement sentir. Par malheur, les paysans ont abattu une grande partie des broussailles et des taillis, qui abritaient les mares et les petits lacs de cette vaste batture ; le gibier y afflue moins que dans les premiers temps. La Baie du Febvre est un des rares endroits, où couve la bécasse ; sur les hauteurs en arrière, il s’est fait des chasses prodigieuses.