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L’âge et les infirmités le décripitant, le vieux lion restait ordinairement dans son antre la plus grande partie du temps, et quand les vassaux apportaient les rentes et le chapon seigneurial, à la St-Michel, plus d’une fois ils eurent à allumer le feu sur le foyer de l’antique et grosse cheminée, qui, aujourd’hui, est un objet de curiosité pour les visiteurs.

Récemment, il y avait sur le rivage de l’Île-aux-Grues, près de l’église, un vieux canon rouillé, apporté du cap Brûlé. En 1859, un canon semblable, de cinq pieds huit pouces de long et douze pouces de diamètre, fut présenté au séminaire de Québec par un vieux citoyen de l’Île-aux-Grues, le capitaine Lavoie.

L’histoire nous fournit des détails complets sur le transport français l’Éléphant, naufragé sur le rocher du Cap Brûlé, le 1er septembre 1729. L’Éléphant avait à son bord, à destination de Québec, plusieurs des hommes les plus importants de la colonie : l’évêque Dosquet, l’intendant Hocquart et quelques autres. Le canon, dont nous venons de parler, fait partie du musée d’antiquités et de curiosités formé par M. Herbert Molesworth Price, à la chute Montmorency, près de Québec ; M. Price est très fier de cette relique du passé.

À l’exception du manoir seigneurial De Beaujeu, bâti au bout est de l’île, rebâti et agrandi par M. Mc-Pherson LeMoyne, de Boston, le seigneur actuel qui l’occupe pendant la saison d’été, toutes les résidences sont sises sur le versant nord de l’île, cachées par une lisière de forêt et elles ne sont visibles que du pont des navires qui prennent le chenal du nord, l’ancienne route française.

L’île-aux-Grues fut érigée en paroisse sous le vocable de saint-Antoine, en 1683. À cette époque elle ne comp-