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chasse furent passées à cet effet et quelques législations furent émanées par les premiers gouverneurs anglais pour protéger les canards, etc., pendant la période de l’incubation.

Il fut un temps où plusieurs variétés de gibier aquatique se réunissaient, pour manger ou pour couver, dans les grandes prairies tapissées d’une herbe luxuriante et rudes appelée la rouche — nourriture substantielle pour les bêtes à corne.

Les chasseurs s’étant mis à traquer pendant le mois de juillet les jeunes oiseaux alors qu’ils ne pouvaient voler, les parents des oiselets cherchèrent refuge, dans d’autres îles plus retirées, sur les côtes du Labrador ou dans le voisinage du Lac St-Jean.

Au nombre des premiers propriétaires de ces îles figurent les noms des officiers du brillant régiment de Carignan-Salières : plus tard, on y lit, dans une ordonnance de chasse, émanée du Château St-Louis, le 28 juillet 1769, et portant la signature du gouverneur Guy Carleton, le nom d’un descendant du Baron Charles Le Moyne de Longueil[1].

En 1775, le seigneur était M. de Beaujeu.[2]

    dites îles et Seigneuries sous quelque prétexte que ce soit sans la permission du sieur de Touville et à peine de dix livres d’amende contre les contrevenants, et de confiscation de leurs armes et canots au profit du dit seigneur : et sera la présente ordonnance lue, publiée et affichée en la manière accoutumée. Mandons etc.

    (Sé.) Hocquart

    Fait à Québec, 20 mars, 1731.

  1. Histoire de l’Hôtel-Dieu par l’abbé H R Casgrain, page 353 et suivantes.
  2. Louis Liénard Villemonde de Beaujeu était le frère du héros de la Monongahela et son digne émule. Enseigne de 1731 à 1738, lieutenant en 1744, il fut nommé en 1751, capitaine de la compagnie des Soldats de la Marine, en remplacement de M. de la Verendrye ; et par sa