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LA CHASSE AUX ALOUETTES[1]


la grande marée du mois d’août


Pesthétérus
Oh ! par Neptune ! vois tu quel flots d’oiseaux se rassemblent ?
Évelpide
Quelle nuée, par Apollon ! On ne voit plus l’entrée de la scène, tant ils volent serrés !
(Les oiseaux, — Aristophane.)
L’an 414 avant l’ère Chrétienne.


Par une douce matinée, le 21 août, en l’année 1842, mon sommeil fut interrompu par un jet lumineux s’infiltrant à travers le damas de ma fenêtre qui avait vue sur l’orient, c’était un rayon tiède et rose de l’aurore. Il pouvait être au plus quatre heures et demie du matin : déjà le murmure cadencé de la mer rentrante, roulant sur les galets, m’annonçait que je n’avais pas un moment à perdre, si je voulais tirer partie de la grande mer d’août, cette haute marée que l’on a nommée, si à propos, grande mer des alouettes.

  1. On appelle autour de Québec, alouette, le dimunitif gibier de grève qui nous vient du nord, en août et au commencement de l’automne.