Page:LeMoine - Chasse et pêche au Canada, 1887.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la femelle ; puis, il reprenait, en me regardant, son attitude menaçante.

Les outardes sauvages se mêlent souvent aux outardes domestiques. Plus d’une fois, à l’approche des premiers froids, les paisibles cultivateurs de l’Île-aux-Grues ont remarqué une augmentation notable dans leurs bandes d’outardes apprivoisées : ce sont des outardes sauvages qui se mêlent à elles et qui les accompagnent dans les granges où elles sont parquées. Dès que cela a lieu, le propriétaire a soin de renfermer ensemble pour le reste de l’automne ses propres outardes avec les étrangères, et au printemps suivant, il est difficile de distinguer les outardes sauvages de celles qui sont apprivoisées : ce fait s’est reproduit nombre de fois à notre connaissance.

Les outardes reviennent du nord en septembre avec leurs jeunes que l’on nomme pirons : elles fréquentent pendant une couple de mois, leurs anciennes retraites ; puis, vers le 1er novembre, elles dirigent leur vol triangulaire vers le sud, et hivernent au Mexique, au Texas et en Pennsylvanie. Pendant le voyage, un jars robuste forme la pointe du triangle et fend l’air pour le reste du vol ; lorsqu’il est fatigué, un autre vieux jars prend sa place : telle est la méthode de migration.



Le Cygne du Canada.