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parties inondées, aux grandes crûes des eaux, printemps et automne, et attirent le gibier.

Les terrains plus élevés, généralement sous le contrôle des municipalités, servent comme pâturages, aux jeunes chevaux, aux veaux, aux porcs des habitants des paroisses adjacentes : le sol fumé, piétiné, engraissé, produit des petits vers, fort recherchés par la bécassine en été.

Sur la pointe sablonneuse de certaines îles, tel que la pointe au Pécaud, ou l’île au Sable, les chasseurs se cachent dans les gabions qu’ils construisent, pour tirer à leur passage le soir, l’oie-à-cravate, notre outarde, laquelle descend à la recherche de vivres, sur les grèves ou dans les champs en arrière. Au printemps, une autre chasse bien différente, mais fructueuse, se présente : la chasse aux rats-musqués.

L’accès à ces lieux est fort facile, par les grands steamers, de Québec et de Montréal.

Ces fameuses îles de Sorel, ou naguère chassaient, le Col Alphonse M. de Salaberry, MM. Coursol, W. H. Kerr, Harry King. Fred. Austin et autres ont aussi leurs guides attitrés : Maxime Monjeau, Baptiste Martel, Charles Paul, et consorts ; leurs pirogues sont en grande réquisition en septembre : un des guides les plus actifs n’avait qu’une jambe.

À deux fusils, j’ai vu tuer sur les îles de Sorel, dans ma jeunesse, en trois jours de chasse, cinquante canards, soixante-dix bécassines, et quarante pleuviers dorés.

J’avais en 1878, convié l’Hon. Luc Letellier, alors Lieutenant-Gouverneur de notre Province, à m’accompagner avec son aide-de-camp, le Capitaine Fred. Gauthier, et son cousin M. Philippe Baby Gasgrain, le député pour l’Islet. Je réserve à plus tard, le récit de notre chasse et de ses péripéties. »

(J. U. Gregory.)