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soir. Celles qu’on a levées une fois, on les retrouve encore ; on tire toujours, on manque souvent ; c’est la chasse où l’on use le plus de poudre.

La bécassine se laisse facilement arrêter par le chien ; c’est la seule espèce de gibier que l’on puisse chasser à mauvais vent ; il vaut mieux avoir le vent en poupe ; en voici la raison : la bécassine a l’habitude de piquer le vent, d’aller droit sur lui. Si vous la prenez à vent contraire, elle file devant vous, sinon elle tourbillonne pour se diriger sur le vent ; et alors ces tourbillons, joints aux crochets qu’elle ne manque jamais de faire, complique furieusement la question. On chasse mieux la bécassine par un temps gris que par un temps clair. »[1]

La bécassine de Wilson porte une livrée brune : le sommet de la tête est noir, marqué d’une ligne d’un brun pâle ; une autre ligne d’une couleur encore plus foncée surmonte les yeux ; le cou et le haut de la gorge, d’un brun pâle varié de blanc et de noirâtre ; le menton est pâle ; le dos, d’un noir de velours lustré ; les scapulaires noires, marbrées de taches couleur de rouille, et abondamment terminées à leur extrémité de blanc ; les ailes, foncées ; toutes les pennes ainsi que celles des couvertures, frangées de blanc ; la queue, arrondie, d’un noir foncé, se terminant par une bande d’une teinte de rouille vif, traversée d’une ligne noire, ondoyante et frangée de blanc ; le ventre est d’un blanc pur ; les côtés, barrés d’une couleur foncé ; les pieds et les jambes, d’un vert pâle cendré ; le bec, brun, fluté, long d’à peu près deux pouces et demi.

Longueur du mâle 11 ; envergure 17.

La femelle a un plumage plus obscur : le blanc sur son dos est moins pur et le noir moins foncé.

  1. Blaze, le Chasseur au chien d’Arrêt, p. 144.