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l’avouera, à l’homme. Il y a une forte ressemblance entre la bécassine Européenne et celle d’Amérique : l’œil perçant de Wilson signala d’abord en quoi elle différait, et les naturalistes par reconnaissance, donnèrent son nom à la bécassine d’Amérique. La bécassine d’Amérique est plus petite d’un pouce que celle d’Europe : elle a seize plumes dans la queue, la bécassine Européenne n’en a que quatorze : le cri des deux est fort différent ; ce fait remarqué par Audubon avait échappé à l’attention de Wilson ; d’un autre côté Frank Forester[1] s’insurge contre l’opinion d’Audubon et affirme que ces deux oiseaux ont un cri semblable. Voilà un problème à résoudre, pour le sport du Canada. On a noté chez les bécasses et chez les bécassines un trait fort singulier qui ne se produit qu’à la saison des œufs. Le chasseur qui fréquente, au point du jour, les humides prairies en quête de bécasses, remarque que des couples de ces oiseaux montent en spirale vers le ciel, frappant l’air de leurs ailes à coups redoublés :[2] parvenus à une centaine de pieds de hauteur, ils s’étreignent soudainement en frappant leurs ailes l’une contre l’autre avec une grande vitesse, se laissent choir vers la terre en faisant entendre un faible gazouillement ou plutôt un bourdonnement, que l’on croit être causé par l’action de leurs ailes dans leur descente rapide ; il ne paraît pas que cette manœuvre singulière ait lieu en d’autre saison que le printemps.[3]

  1. Nom de plume de Hy. Wm. Herbert, de New-York, sportsman distingué
  2. Un chasseur digne de foi affirme que les mâles seuls montent ainsi au haut des airs.
  3. Nous sommes redevables des particularités suivantes à un chasseur de vieille roche :

    « La bécassine, au printemps fait entendre, lorsqu’elle est posée, un sifflement soutenu et fort aigu ; c’est la note d’appel du mâle, avant la