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veston fut élargi, réhabilité même dans ses prérogatives passées ; … l’on ne dit pas s’il fut fait baron ?

À ces âpres veneurs du quatorzième siècle, comme à ceux qui leur succédèrent, il fallait de bons chiens — des chiens de chasse sûrs, bien dressés ! voilà sans doute ce qui explique comme quoi le Grand Veneur du roi Édouard ii, Guillaume Twety, d’après Strutt, dans un livre depuis retrouvé à la bibliothèque Cotton — le plus ancien traité de chasse en Angleterre — aurait si bien décrit l’art de la vénerie, sous le règne de ce roi, qui fut appelé au trône en 1307. Twety y énumère les diverses espèces de gibier, de chiens, de procédés de chasse. Après avoir signalé pour chaque espèce de chien, son usage particulier, il affirme que l’épagneul s’emploie comme chien couchant, pour découvrir la caille et la perdrix et pour aider au chasseur à la capturer au moyen de filets et de rêts.

Passons du quatorzième siècle au dix-neuvième et voyons la nombreuse descendance de l’épagneul, que réclame le sport en Canada et son caractère distinctif.

L’épagneul, inférieur en stature au setter et au pointer, est plus trapu ; ses jambes sont plus courtes. Il est doué d’une force, d’un courage, d’une persévérance à la poursuite du gibier, qui dégénère presqu’en excès. Son museau est plus petit que celui du setter ; ses yeux plus grands, plus proéminents ; ses oreilles beaucoup plus longues, bouclées, sa robe plus longue, plus frisée ; sa queue touffue, ses jambes frangées de poil jusqu’aux orteils. Les épagneuls n’ont pas de couleur particulière. Il en est qui donnent la préférence à la nuance orange et blanche ; l’épagneul a de grands yeux, luisants, humides, le palais et le nez noirs comme la nuit. Ces chiens sont difficiles à dresser et requièrent beaucoup de patience, de fermeté chez leur maître. On ne s’en sert pas comme chiens