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Cet animal échange, en avril, son blanc et soyeux pelage d’hiver pour une livrée d’été, grise-brune, moins éclatante, que les gelées de novembre lui feront déposer. Dans le grand Nord, la fourrure entière du lièvre en hiver, est d’un blanc pur, à l’exception d’une lisière noire autour des extrémités des oreilles : ses nuances, au reste, varient avec la latitude.[1]

Il a la tête trapue, les oreilles longues, l’odorat fin, les yeux grands, proéminents, le corps allongé, matelassé d’un pelage lâche, peu épais, avec une espèce de duvet près de la peau. Ses pieds sont fort longs, fortement garnis de poil jusqu’au bout des griffes, qui sont longues, fines, aiguisées, un tant soit peu recourbées : ses pattes de derrière sont presque le double en longueur de celles de devant, ce qui lui assure une course fort rapide sans être gracieuse. Sa queue est fort courte. Le poids et le volume du lièvre canadien varient. Un lièvre adulte pèse en moyenne cinq livres et demie et mesure, du bout du nez à l’extrémité de la queue, jusqu’à dix neuf pouces et un quart.

On a prétendu, à tort, que le lièvre du Canada, traqué par les chiens, cherchait un refuge dans des trous sous terre ou dans des arbres creux. Un de ses abris favoris, c’est un rameau touffu ou la tête d’un pin ou d’un sapin reposant sur le sol au sein d’une clairière ; il se blottira, volontiers, sous un amas d’écorces de pruche, que les tanneurs auront amoncelé dans la forêt. « Cet animal, dit Blaze, craint la rosée, il a peur de se mouiller les pattes et le poil ; par cette raison, il choisit les sentiers battus, ceux qui sont les plus propres. »

  1. Lièvre noir

    M. Zoël Gagnon, employé au bureau de poste, a fait cadeau à l’Université Laval d’un magnifique lièvre à pelage noir, pris à N.-D. de Lourdres, dans le comté de Mégantic.

    (Courrier du Canada, 11 mars 1887.)