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Alors que le pêcheur ferle ses blanches voiles,
Que les esprits de l’air allument les étoiles
                Aux voûtes du ciel noir.

        Ave Maria. Miroir de justice,
        Dans le droit sentier dirige mes pas.
        Enivre mon cœur, vase de délice
                Que l’on n’épuise pas.

Il est plus doux, ton nom, que ces soupirs étranges
Qui s’élèvent des champs lorsque les petits anges
                Versent à l’humble fleur
Son enivrant arôme, et plus doux que l’obole
Qui tombe dans la main du pauvre et le console
                Aux jours de la douleur !

        Ave Maria, limpide rosée
        Qui viens réfléchir les feux du matin ;
        Mon âme t’a vue et s’est reposée
                Dans un calme divin.

Il est plus doux, ton nom, qu’en juin le frais ombrage !
Plus doux que dans l’automne, après le sombre orage,
                Un rayon de soleil !
Plus doux qu’après le jour la nuit mystérieuse !
Plus doux qu’après la nuit l’aurore radieuse
                Et le matin vermeil !