— Comment cela ? Dis donc. Parle sans réticence.
— Écoute.
Alors Ruzard lui raconte comment
Il l’avait de la mort sauvée assurément,
Un gai jour de corvée, au brayage d’automne.
Tonkourou, semble-t-il, s’attendrit et s’étonne.
Plus de doute cruel, François va triompher.
— Ton amour est-il vrai ? ne peux-tu l’étouffer ?
Demanda le huron.
— Toute parole est vaine ;
Si je n’ai pas Louise, oui, je mourrai de peine !
Je n’aime qu’elle seule, et nul ne sait combien !
— Alors tu la prendras et laisseras le bien.
Ruzard courbait le front, n’était pas à son aise,
Et son cœur s’enflammait comme un feu de fournaise.
— Mon frère ne dit rien ; il est pâle et surpris :
Dans ses propres filets se serait-il donc pris ?
Ajouta Tonkourou d’une voix sarcastique.
François croyait subir un rêve fantastique.
S’il eut eu par hasard une arme sous la main
Le huron serait là resté près du chemin.
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