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A retrouvé l’espoir et repris sa gaîté.
À leurs esprits ardents sourit la liberté.
Ils semblent des oiseaux dont la prison s’entr’ouvre.
Ils prendront leur essor vers le bois qui recouvre
Les os de leurs aïeux, depuis les premiers jours,
Vers le wigwam d’écorce et leurs tendres amours.

Le lendemain matin, au lever de l’aurore,
Quand la grive chanta sa cantate sonore,
Quand la fleur entr’ouvrit son calice odorant,
Et que l’onde effleura le sable en murmurant,
Amenant avec eux les deux captifs sauvages,
Cartier et ses marins revinrent aux rivages.

Ils marchèrent longtemps, tantôt au bord des eaux,
Tantôt sur les rocs nus ou sur les verts coteaux,
Cherchant où s’étendait cette terre fertile.
Ils purent voir enfin qu’elle n’était qu’une île
Que la mer étreignait dans ses bras palpitants,
Une île au sol fécond, pourtant sans habitants.
Mais au nord, au midi, au sein des mers sereines,
Ils virent s’élever d’autres terres lointaines.
Et pendant qu’ils marchaient dans les épais taillis,
Les oiseaux effrayés s’élançant de leurs nids,