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Le Seigneur a parlé. Dans les gouffres funèbres
Se sont précipités les esprits des ténèbres.
Et Satan sur son front garde un nouveau soufflet.
Dieu marque ton chemin d’un merveilleux reflet.
Vogue, ô vaillant navire, avec ta noble troupe !
Un pilote divin s’est assis à ta poupe.
Pour veiller sur ton sort l’Ange du Canada,
Dans l’orage et la nuit bien souvent te guida !

Et pendant de longs jours vogue la Grande Hermine.
On sillonne, tantôt, une mer qu’illumine
Le reflet chatoyant d’un paisible matin,
Que tantôt assombrit dans un morne lointain,
Le roulement des flots vers la plage inconnue.
À genoux sur le pont, les marins, tête nue,
Viennent avec respect prier matin et soir,
Et demander à Dieu le courage et l’espoir.

Deux vaisseaux, ô douleur ! sont perdus sur les ondes.
Sont-ils ensevelis dans les vagues profondes ?
Ou sans voiles, sans mâts, sous un ciel inconnu,
Est-ce en vain que pour eux le calme est revenu ?
L’Ange du Canada, comme un débile athlète,
S’est-il donc contenté d’une gloire incomplète ?