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Des vaisseaux pavoisés commandants, matelots,
Descendent tour à tour dans les nombreux canots.
Cartier vient le premier. Le bonheur l’illumine.
Sur son front élevé l’audace se dessine.
Sa joue est cave. Il prie ; et rien en lui n’est vain.
Dans son regard profond luit un rayon divin.

Vers l’église qui s’ouvre, à pas lents il s’avance,
Et tous les matelots le suivent en silence.
Le temple s’est paré de riches ornements,
Le prêtre porte alors ses plus beaux vêtements.
Un chant plus solennel monte du sanctuaire.
L’encens est plus suave, et la foi, plus sincère.
Aux colonnes du chœur flottent de grands drapeaux ;
Et sur l’autel doré scintillent les flambeaux.
Pendant que le Pasteur offre le sacrifice,
Les marins à genoux, pour se rendre propice
Le Dieu dont l’univers aime et bénit la loi,
Ne cessent de prier avec ardeur et foi.
Et leurs fronts humblement s’inclinent jusqu’à terre,
Au moment solennel où le divin mystère
S’accomplit, à la voix du ministre de Dieu.
Un silence profond règne alors au saint lieu.
Le prêtre se recueille, et, dans sa foi sublime,
Élève vers le ciel la céleste Victime.