Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée


V

LE DÉPART


 
L’alouette souvent, pour saluer l’aurore,
A redit sa chanson sur la rive sonore,
Et le soleil du soir sur la mer et le pré,
A souvent fait descendre un long sillon pourpré.
Le port de Saint-Malo luit comme une topaze ;
Le rapide alcyon d’une aile agile rase
La surface immobile et brillante des flots.
Des bâtiments divers les joyeux matelots
Échangent des saluts que les échos répètent.
Les vaisseaux aux flancs noirs dans les eaux se reflètent,
Comme les noirs enfants du rivage africain,
Dans leurs flots rafraîchis par le vent du matin.
Sur les mâts élancés le pavillon retombe
Comme un pli de linceul sur les bords d’une tombe.
Le vent ne souffle pas. L’eau dort sur le galet.
Mais le soleil levant, comme un rouge boulet,