Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée


Quand l’Europe à son tour, comme un vaisseau qui sombre,
Aura vu s’entr’ouvrir, dans la suite des temps,
Le gouffre de l’oubli sous ses pas hésitants,
Ce monde, jeune encor, plein de sève et de vie,
Verra toute la terre à ses lois asservie.
Alors il fleurira comme les rejetons
Dont les tendres rameaux se couvrent de boutons,
Pendant que tout près d’eux un vieil arbre se fane.
Jusqu’ici cependant c’est dans un but profane
Que les grands de l’Europe ont envahi ces bords.
Leur immense avarice a cherché des trésors.
Mais toi, va du Seigneur publier la clémence ;
Va porter en ces lieux la divine semence. »

Ainsi parlait cet ange, et le son de sa voix
Vibrait comme le cor qui sonne sous les bois.
Il s’approcha du prince, et sa lèvre vermeille
Lui murmura tout bas d’autres mots à l’oreille.
François, de son sommeil aussitôt s’éveillant,
Vit se fondre dans l’air un fantôme brillant.

Le soleil n’avait pas, de ses rayons d’opale,
Éclairé bien souvent la grande capitale,