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L’Ange du Canada, qu’un zèle immense embrase,
Traverse l’empyrée. Ardent, rapide, il rase
Mille astres lumineux dans l’espace semés,
Comme, le long des eaux, les phares allumés,
Afin que sur l’écueil nul navire ne sombre.
Et bien loin, au milieu de ces mondes sans nombre
Qui sont comme des fleurs aux champs de l’infini,
Son regard inquiet voit le monde béni
Où le Fils du Très-Haut vint habiter lui-même,
Et son cœur se remplit d’une ivresse suprême.

La moitié de la terre est dans l’obscurité,
Mais il a le flambeau dont la douce clarté
Doit luire pour tout peuple assis dans les ténèbres.
Il découvre à la fois les lieux les plus célèbres.

C’est toi qu’il voit d’abord, illustre Bethléem.
Déicide cité, sombre Jérusalem,
Il te regarde aussi, mais ses yeux ont des larmes.
Ô fille de Judas, qu’as-tu fait de tes charmes ?

Et couronnant tes monts, sur un glorieux sol,
Il voit tes dômes fiers monter comme en un vol,
Rome, illustre cité, trône et tombeau de Pierre...
Foyer où luit toujours la divine lumière,