Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le voyageur louera l’Ouvrier souverain
Qui fit de notre terre un merveilleux écrin.
Et regardant germer sa semence immortelle,
Québec clamera haut :
                            « La France expire-t-elle ? »

Vous qui fûtes, un jour, des nôtres ici-bas,
Qui défendiez nos droits contre les attentats,
Et réchauffiez notre âme au feu de la parole ;
Vous dont les noms aimés portent une auréole ;
Vous dont l’âme loyale avait tant de grandeur,
Venez donc, vous aussi. Venez voir la splendeur
Dont rayonne le front de nos vieux murs paisibles !
Venez, vêtus de gloire, ou venez invisibles,
Vous mêler un instant aux citoyens joyeux,
Vous griser à leur coupe et chanter avec eux !

Quel silence soudain ! Comme le ciel flamboie !
Sur ces bords escarpés où la gloire festoie,
Où deux peuples rivaux se fondent en un seul,
Je vois se déchirer un immense linceul,
Et nos morts généreux, longue et blanche volée,
Sortent du roc tremblant, comme d’un mausolée :
Prêtres, marins, colons, politiques, soldats,
De jadis et d’hier, et de tous les combats !