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La foule est remuée, ainsi qu’au vent d’automne
La vague, la moisson, les bois. Le canon tonne.
Écoutez retentir les appels du clocher...
Quels navires géants voyons-nous s’approcher !
Les gloires d’autrefois ne sont plus disparues.
Des chevaliers brillants chevauchent dans nos rues.
Et voici que s’avance un envoyé du roi !
Qu’il vienne confiant, qu’il vienne sans effroi ;
Ce n’est pas sur nos bords que l’âme se déguise,
Que la haine mûrit, que le poignard s’aiguise ;
Et Québec, il le sait, est un royal séjour.

Béni le souverain qui règne par l’amour.
La justice est sa loi ; sa force est la clémence.
La liberté qu’ailleurs on rêve dans les fers,
Sur son empire heureux étend ses rameaux verts.

Tout est éblouissant sous notre ciel austère.
Québec, nimbé de flamme, est un nouveau cratère ;
Le fleuve roule au loin des vagues d’or fondu ;
La nuit a des soleils ; et, le sang répandu
Sur le chauve sommet, et plus loin dans les plaines,
Aux jours des grands combats et des amères haines,
Semble avoir à jamais empourpré le gazon.