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Pour entendre ta voix aux heures inquiètes,
Car tes lèvres, Laval, ne sont jamais muettes,
S’il faut dire où passer lorsque viendra demain ;
Car ton doigt montre encor, Laval, le droit chemin. »

Québec chante aujourd’hui.
                                Les haines sont éteintes,
Et l’hymne du pardon succède aux longues plaintes.
Nos sillons blonds d’épis, et nos taillis épais,
Se bercent doucement au souffle de la paix.

L’étendard d’Albion flotte sur notre ville...
Qui peut nous accuser d’être un peuple servile ?
Pour notre liberté, pour le drapeau français,
Bien des nôtres sont morts. Peuple, veille. Tu sais
Que de tes droits sacrés on t’a donné la garde...

Du haut de son rocher Champlain, ému, regarde
Comment s’est accompli son rêve audacieux.
En son bronze superbe il s’étonne. Les cieux
Qu’il invoquait jadis, sur le cap solitaire,
Lui révèlent pourquoi Dieu souvent doit se taire,
Pourquoi souvent aussi, sans rien nous signaler,
Malgré nous Il nous mène où nous devons aller.