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Au premier cri de guerre en pleurant avaient fui.
Chénier était entré. Pressés autour de lui,
De vaillants laboureurs, l’orgueil de notre histoire,
Attendaient, souriants, la mort ou la victoire.

Comme un serpent s’enroule autour d’un vert rameau,
Le bataillon anglais étreignit le hameau.
Sur les chemins durcis la foule accoutumée
Bientôt ne passa plus. Nulle blanche fumée,
Au caprice du vent, ne faisait vers les cieux,
Monter des âtres nus ses orbes gracieux.
Quelque chose ébranla la terre tout entière.
Dans le bourg tout gémit, excepté l’âme altière
Des héros qui luttaient pour notre liberté.
Le prêtre s’éloigna ; l’autel fut déserté...


III

Sans cesse on entendait l’ardente sonnerie,
Et les crépitements de la mousqueterie ;
Sans cesse l’on voyait de sinistres éclairs
Empourprer les champs nus ou le brouillard des a