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Souventefois, hélas ! avant d’atteindre aux cieux !
Ne croyez pas, non plus, que, fort peu soucieux
De son nom, de sa gloire, aux jours sombres d’orage,
Le peuple ait mieux aimé, sans force et sans courage,
Marcher, le cou plié sous un joug odieux,
Que tomber au combat sur le sol des aïeux.

Si le peuple a souffert sans craindre, ou sans maudire
Ses nombreux oppresseurs, c’est, il faut bien le dire,
Qu’il sentait dans son âme une force, une foi
Que ne pouvait briser la plus inique loi ;
C’est qu’il avait en Dieu placé son espérance !
Albion, tu le sais, adoucis sa souffrance,
Ou le poursuis encor comme on traque un troupeau,
Albion, il est là pour sauver ton drapeau !

Aux jours de trente-sept, quand, sous la tyrannie,
Gémissait de nouveau notre terre bénie ;
Que Papineau semblait sonner enfin tes glas,
Ô puissante Albion ! quelques héros, hélas !
Osèrent seuls, pourtant, dans leur ardeur suprême,
Fouler aux pieds tes lois et te dire anathème !
Le peuple protesta devant tout l’univers.
Son amour de la paix laissa tinter les fers.