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Ton glaive étincelant fait trembler sur son trône
Le monarque injuste ou pervers.
Tu redonnes la paix, ― c’est la divine aumône, ―
Au peuple qui gît dans les fers.

Dans leur tombe d’un siècle entendez-vous encore
Frémir les cendres des héros ?
C’est pour vous saluer, blonds enfants de l’aurore,
Qu’ils ont secoué le repos.
C’est pour vous saluer, vous dont le nom s’envole
D’astres en astres jusqu’au ciel !
Vous qui, le front orné d’une même auréole,
Expirez sur le même autel !

Levez-vous ! Levez-vous, immortelles phalanges
Qu’un jour de gloire a vu tomber !
Après cent ans de deuil, à vos funèbres langes
Le monde peut vous dérober.
Levez-vous et voyez ! Nos forêts et nos terres
Ne nourrissent plus d’ennemis.
Ceux que vous combattiez sont devenus nos frères :
La même loi nous a soumis.

Et qui donc oserait nous ravir l’héritage.
Qu’un jour vous nous avez cédé ?