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Passons avant que l’aube vive
N’éveille les flots endormis.
Passons ! Abordons à la rive
Où sont cachés nos ennemis.

Nage, nage, guerrier ! De tes sueurs prodigue,
Fais gémir l’aviron.
Nage, nage, guerrier ! Le prix de ta fatigue,
C’est le sang du Huron.


IV.

Une troisième nuit roulait des voix funèbres.
Donnant à leurs canots de vigoureux élans,
Enfin, les Iroquois, au milieu des ténèbres,
Touchaient silencieux, la rive d’Orléans.

Le Huron, retiré sous sa tente d’écorce
Rêvait, dans son sommeil, chasse, amour et bonheur.
En perdant, par degrés, sa grandeur et sa force,
Il avait oublié la vengeance et la peur.