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Son oreille attentive, attachée à la terre,
A senti tressaillir les os de nos aïeux.

Femmes, à votre épaule attachez la nagane,
Dès que se glisseront les rayons matiniers.
Que le vieillard sans force, assis dans la cabane,
Invente des tourments pour tous nos prisonniers.

Du sang des ennemis notre lèvre est avide.
Nos pieds sont plus légers que les pieds du chamois ;
Sous leurs toits glissons-nous. La vengeance nous guide.
La vengeance, guerriers, c’est le plus cher des droits.

Nos forêts ont toujours, sous leurs immenses dômes,
Des silences de mort, des ténèbres de nuit.
Glissons sous les rameaux comme de noirs fantômes ;
Tels des serpents rusés, glissons, glissons sans bruit.

Guerre et mort aux amis de ces pâles visages
Que l’Esprit du Grand Lac a poussés sur nos bords !
Ils n’auront plus jamais de nos vastes rivages
Que le sable qu’il faut pour enterrer leurs corps !