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Québec ! Québec ! Du pont de la fière carène
L’ancre tombe. Ô le gai grincement de la chaîne !
Québec, les bois t’offraient leur baume profané,
Et des siècles de nuits dans ton ciel ont plané,
Mais le soleil se lève et l’ombre s’évapore.
Voici des temps nouveaux qui commencent. Adore !
C’est le réveil. Tout va chanter autour de toi.
Dépouille le mensonge, et, sur ton front la foi
Versera les parfums de sa coupe divine.

Québec, sur ton sommet que le ciel illumine,
Au vent qui n’a bercé que des bois assouplis,
L’étendard de nos rois va dérouler ses plis.
Un héros te l’apporte. Il approche, il arrive.
Son pied foule déjà ta solitaire rive,
Ta rive où les vieux pins et les épais fourrés
Devront tomber bientôt, car aux champs labourés
Il faudra l’orge blonde et les fenaisons vertes.
Et des colons nombreux, armés de faux alertes,
Avec lui sont venus. Dieu l’a guidé. Tout plein
D’espérance et de foi, le voici ! C’est Champlain !
Fidèle au divin Maître, ouvrier de sa gloire,
Sur le front orgueilleux de ton beau promontoire
Il burine son nom. Et, moment solennel,
Il fait de ton rocher un temple à l’Éternel.