Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Champlain[1]
LE CHANT DES MARINS
Où courez-vous ?… Le vent s’élève et le flot roule.
Le départ sonne-t-il ? Vive Dieu ! Quelle foule !
La grève a des sanglots, mais les cieux sont sereins.
Vogue, barque !… Écoutez la chanson des marins.
« Au levant qui se rose ont pâli les étoiles ;
La brise matinale agite au loin les eaux.
Alerte, les gabiers ! Hissez toutes les voiles,
La corvette fuira comme les grands oiseaux.
Sans peur mettons le cap vers un lointain rivage.
Adieu, France la grande ! Adieu, terre des preux !
Ton nom fera tomber les fers de l’esclavage,
Et passer des éclairs sous les bois ténébreux.
- ↑ Écrit à l’occasion des fêtes du tricentenaire de la fondation de Québec, 1608-1908.